21 grammes d'émotions
« 21 grammes, le poids de trois pièces de monnaie, le poids d’un colibri…Qu’est-ce qu’il y a dans ces 21 grammes ? »
21 Grammes, réel chef-d’œuvre esthétique de Alejandro González Inárritu, maitre de l’art de mettre en scène les histoires de vies croisées ne cessera de me surprendre à chaque visionnage.
L’Amérique profonde y est taclée, autant que la foi hypocrite, que l’amour amer d’un couple qui bat de l’aile. L’amour, la haine, des sentiments rapprochés, désastreux mélange tragique, fil conducteur du long-métrage.
Grandiose Sean Penn dans la peau d’un cardiaque en manque affectif, mythique Benicio del Toro incarnant un délinquant à la recherche d’une foi durable, et bouleversante Naomie Watts, épouse et mère fragile au fond du trou, rechargée à coup de rails de coke.
Des protagonistes tantôt attirants, tantôt détestables, un décor sinistre, à l’image du dénouement. Notre cœur balance entre cette histoire simple et irréversible (clin d’œil au film avec Cassel ?) et ses images d’un esthétisme poignant. Ma véritable préférence pour ce film réside dans cet ensemble, qui en fait un film véritablement à part.
Éblouissant jeu d’acteur et métaphores avant-gardiste, le dieu du cinéma Gonzàlez est aussi discret que Terence Malik, aussi secret quant à ses prochains films en préparations. Impatience et boules de gomme, après Amour chienne, Babel et Biutiful en 2010, le réalisateur mexicain reste toujours aussi évasif quand à ses prochaines productions.
Un futur long-métrage serait en préparation. Alors il faudra prendre son mal en patience et s’attendre émotionnellement à un nouveau cataclysme cinématographique.
